Au Népal, il existe des treks de tous niveaux. Depuis le trek de 4 à 5 jours en moyenne altitude jusqu’au trek très long, très engagé et en haute altitude de plusieurs semaines de marche ! Mais d’abord, effectuer un trek au Népal c’est aller à la rencontre des populations qui habitent toutes ces vallées…
POURQUOI FAIRE UN TREK AU NÉPAL?
Il est l’unique moyen de découvrir toutes les ethnies qui peuplent ces montagnes jusqu’à plus de 4000m d’altitude. Si l’ethnie Sherpa est la plus connue, il en existe une soixantaine au Népal, chacune avec son propre dialecte !
J’ai pour ma part choisi ce trek car je ne disposais que de quelques jours et que celui-ci était plus ou moins réalisable sans grande préparation physique.
LE TRAJET
AVANT LE TREK
A la base je ne partais pas au Népal pour faire un Trek.Je me voyais marcher tranquillement dans quelques villages sur les hauteurs des collines mais pas grimper 10h par jours pour monter toujours plus haut…et finalement je me suis laissée tenter lorsque j’ai croisé Ganesh dans la rue !Ganesh a été mon guide durant ce trek.Il m ‘a abordée alors que je cherchais un bar tôt le matin pour m ‘offrir un thé et finalement il ne m ‘a pas quitté durant mon séjour.
Je n’étais pas vraiment équipée pour grimper dans les montagnes, alors je suis allée voir quelques magasins dans le Thamel pour m’acheter des bonnes chaussures de marche , négociées un peu moins de 30€ et tout était ok pour se surpasser.
Je partais de Katmandou pour Pohkara deuxième plus grande ville du Népal ou ont lieu la plupart des départs en treks pour les Annapurnas!Ce que je ne savais pas c’est qu ‘il me faudrait 8h de route pour effectuer les 180kms qui séparent Katmandou de Pohkara et que ceux ci seraient uniquement en montagne avec des ravins a 100m tout le long…J’ai bien cru ne jamais arriver vivante.
JOUR J – LE DÉPART
Un taxi nous emmène au point de départ du trek dans une ville visiblement connue de tous les trekkeurs qui se nomme Nayapull.Cette petite ville qui ne paye pas de mine mène au point de départ des 4 grands chemins qui conduisent au camp de base de l ‘Annapurna ou même au View point de Poon Hill.
Le départ se fait au milieu de plusieurs trekkeurs, des dizaines mêmes et puis au bout de quelques kilomètres, les groupes se dispersent. Au bout de 10minutes de marche déjà nous nous retrouvons seules avec notre guide pour entamer ces quelques jours de marche.On traverse un petit village, certainement le plus peuplé rencontré durant notre trek.Les premiers échanges s’effectuent à ce moment-là, des sourires d’enfants par centaine.



Ganesh mon guide donne le rythme de de la marche, un peu trop rapide à mon gout, ma tête tourne, rapidement, mon cœur se met a battre vite , très vite , je me dis que je n’y arriverai jamais.. et puis en prenant mon temps, on adaptant la marche tout doucement je réussi a avoir un espoir.
Le premier arrêt se fait au bout de 1h30 de marche dans une petite maison en bordure de route. Celle-ci est occupée par une vieille dame qui propose des thés Massala et avec qui je sympathise via mon guide qui traduit mes propos.
Je lui demande alors si je peux la prendre la photo mais celle-ci refuse gentiment en me faisant comprendre qu’elle a les dents noires et que la photo sera forcément ratée.. Après quelques échanges elle se décide a poser pour moi, toute sérieuse devant l’objectif, la bouche bien fermée pour ne pas laisser entrevoir sa dentition. La séance terminée, elle demande alors à mon guide une cigarette, qu’il lui offre volontiers !Une occasion pour moi de reprendre quelques photos !Quel bonheur pour un « photographe d’avoir ce contraste de la vieille dame et la cigarette »



Ganesh nous dit alors que ces quelques heures étaient un un jeu d’enfant comparé a ce qui allait nous attendre un peu plus tard.
Je crains le pire !Qu’est ce qui nous attend ?Je ne vais pas tarder a le savoir. De chemins de terre légèrement inclinés ont passe rapidement à des marches type escalier de 20/30 centimètres de haut parfois a grimper des heures durant.
Il est midi, nous nous arrêtons dans une petite guest house qui fait également restaurant.Ici vit une famille et dans le jardin il y a cette petite fille qui me regarde en souriant, qui joue sur sa petite moto électrique en plastique diffusant un jingle bells.Elle m’interpelle et veut que je vienne danser avec elle là dans le jardin sur cet air de musique.
Je lui ouvre alors mon sac plastique rempli de bracelet Rainbow ( voir l’article sur la distribution de cadeaux aux petits Népalais).
Je dois avouer que cet instant restera gravé dans ma mémoire pour longtemps.Il y a des moments comme ça comme celui de cette nuit dans la jungle Thaïlandaise ou j’ai passé quelques heures avec ces deux petites filles a jouer et partager !Vous pouvez y jeter un œil dans l’article parlant du trek en tongs en Thailande.
Sur le chemin je fais que des belles rencontres, des gens souriant, criant un NAMASTE a chaque trekkeur qu’ils croisent. Ils travaillent très dur, on les voit avec leurs sacs sur le dos a escalader les rochers ou traverser les rivières pendant plusieurs heures des fois sans jamais une seconde de répit.
Il y a les ânes ou les cheveux aussi, eux portent des fois le plus lourd comme les bombonnes de gaz ou les doubles sacs des trekkeurs.On en croise tout le long du trajet, il faut bien se plaquer contre le côté opposé et les laisser passer si on ne veut pas finir dans le ravin..






Et puis il y a les porteurs !Ceux qui m’ont surement le plus impressionnée durant ce trek.
On en croise toutes les 5 minutes, grimpant avec 3 sacs à dos 60 litres sur le dos pesant parfois 20 kilos chacun. Ils courent en descente sur des graviers sans forcément avoir les chaussures adéquates, effectuant parfois même les trajets en tongs.
On se demande si ils souffrent réellement en effectuant ces navettes quotidiennes ou s’ils sont aujourd’hui habitués. Je suis stupéfaite de les voir même s’arrêter de temps en temps pour discuter avec les 3 sacs sur le dos.
Un porteur gagne en moyenne 10 à 15 dollars par jour.
Ces porteurs effectuent le même trajet que nous et peut avoir sur son dos les affaires de 3 trekkeurs.
Être porteur est la première étape pour devenir Sherpa. Une fois trop âgé pour porter ces gros sacs sur le dos on devient guide, on connait alors la montagne par cœur en l’ayant pratiquée chaque jour durant des années puis le prestige que tout le monde cherche a atteindre est le stade de Sherpa.
On peut discuter avec eux de leur passion pour la montagne, et puis forcement on vient a parler de ces deux dernières catastrophe de l’année 2014.Cette avalanche qui a tué des dizaines de personnes dans les montagnes du Népal et cette tempête de neige qui a pris au piège plusieurs touristes etrangers et guides Népalais au mois de octobre.



Il nous arrive pendant la marche d’apercevoir un bout de l’Annapurna, qui se montre derrière les collines ou quand le temps est dégagé. On se dit que le bout n’est pas très loin, c’est une motivation que de voir ce bout de roche mythique.
Je continue ma distribution de bracelets sur le trajet avec des enfants toujours aussi émus de recevoir ces petits rien avant de me poser pour la première nuit de trek.Une chambre double avec douche et toilettes individuels !Le grand luxe et même en prime de l’électricité.
Le soir il fait plus plutôt froid dehors, le gérant de la guesthouse allume un poêle a bois au milieu de la pièce centrale ou viennent se poser tous les trekkeurs qui passeront la nuit avec nous.
Quel surprise d’ouvrir les yeux et d’apercevoir que nous sommes encore plus près de ces montagne un réveil peu commun, une surprise de taille qui nous motive a continuer notre périple.
La seconde journée sera bien plus difficile que la première.Ça grimpe fort et sec aujourd’hui mais les paysages sont de plus en plus beaux et au bout d’un moment on ne sent plus forcément ses jambes, elles sont commandés par notre cerveau.Elles ont la force de nous pousser toujours plus haut, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe mais on en profite car à cet instant on sent qu’on peut se surpasser et on a confirmation que tout passe par la tête.
La 2eme nuit se fait à Ghorepani, un petit village à 3000m d’altitude. D’ici on a une belle vue sur la chaine montagneuse mais le froid se fait sentir , surtout une fois le soleil couché. Les couettes sont plus épaisses dans cette ghesthouse et on comprend pourquoi…
Le lendemain matin un réveil matinal est nécessaire pour grimper les 500m restants afin d’atteindre le magnifique point de vue de poon hill.





De nuit , avec une simple lampe torche, nous montons les 500m de dénivelé en 1h top chrono. Il fait nuit noire, on ne sait pas ce qui nous attend en haut, on sait juste que les nombreux trekkeurs rencontrés lors du trajet qui redescendait nous disaient tous « Courage !Foncez ça vaut le coup c’est juste magnifique »
Les chinois se préparent de nuit avec les sacs à dos et objectifs en première ligne, tous prêts a shooter le premier rayon de soleil qui viendra se poser derrière l’Annapurna.Il fait froid…très froid. Heureusement qu’il y a le thé Massala pour nous réchauffer car la journée sera longue et difficile. Au programme, la descente du sentier en 1 journée soit 2500m de dénivelé négatifs dans les jambes en 10h !


Les dernières heures deviennent vraiment éprouvantes,, je suis à la limite de m’évanouir car finalement je n’ ai pas beaucoup mangé durant cette épreuve physique et les premiers signes se font ressentir. J’ai comme une impression que les dernières heures vont être très longues.
Et puis sur le chemin on rencontre de nombreux écoliers se rendant à l’école à pied.Je discute avec eux en anglais, l’espace d’un petit bout de trajet.
Une vendeuse de fruits est en bas du sentier, à l’arrivée des trekkeurs. Je décide de lui prendre quelques citrons bien frais pour la modique somme de 20 roupies chacun avec la bonne surprise de tomber sur des mandarines alors que la couleur du fruit laissait bien penser que c’était des citrons verts !
Un taxi nous attend à Nayapull à la sortie du village pour repartir vers Pohkara…complètement épuisées nous nous endormons à l’arrière la tête pleine d’images et de rencontres exceptionnelles.
Super article !
10h de marche !!! Impressionnant ! Bonjour les genoux à la fin :/
Ça me rappelle un trek dans un canyon au Pérou. On avait fait l’inverse, on était descendu avant de remonter. On pensait jamais pouvoir remonter mais finalement ça c’était presque mieux passé que la descente.
Eh oui 10h dans la journée!Mais tout ca parce qu ‘on a demandé au guide un petit trek, il a juste fait qu ‘adapter un trek de 5 jours en 3 donc forcement .. mais ca on ne le savait pas !surpriseeeeee
J’avoue que la descente a été vraiment difficile j’ai bien cru ne jamais la finir!
Merci en tous cas pour ce petit commentaire
Surper blog tour du monde et tres utille
felicitation